Dévoilement de l’étude – La paternité au Québec : un état des lieux

Communiqué de presse pour diffusion immédiate

Les pères québécois souhaitent une plus grande reconnaissance de leur rôle

 

Une nouvelle étude réalisée auprès de 2 000 pères québécois d’enfants de 0 à 18 ans révèle que si la paternité est une expérience vécue positivement pour 98 % d’entre eux, la majorité (53 %) estime que la paternité n’est pas suffisamment valorisée. Huit pères sur dix (80 %) disent souhaiter que les pères soient davantage encouragés à s’affirmer en tant que parent, alors que deux sur trois sont d’avis que les médias présentent trop peu de modèles de pères auxquels ils s’identifient (65 %) et que l’information concernant la parentalité est souvent traitée d’une façon qui intéresse les mères davantage que les pères (66 %).

Cette étude, réalisée par Substance Stratégies à la demande du Regroupement pour la valorisation de la paternité, jette un éclairage inédit sur la façon dont les pères québécois vivent leur expérience parentale.

« Le dossier de la paternité est un projet de société rassembleur permettant de faire avancer la norme sociale. Soutenir les pères et promouvoir leur engagement permet de soutenir également les enfants, les mères, toute la famille et de favoriser une meilleure égalité entre parents. C’est donc avec le désir de mieux comprendre ce qui renforce le désir des pères de s’affirmer que le RVP a commandé ce sondage », explique Raymond Villeneuve, directeur du RVP.

Selon le professeur Carl Lacharité de l’UQTR, qui a assuré la supervision scientifique de l’étude en collaboration avec la professeure Diane Dubeau de l’UQO, ces nouvelles données devraient avoir des retombées importantes à la fois pour informer la communauté scientifique sur les différentes expériences des pères québécois et leur impact sur leur sentiment d’engagement, mais également pour orienter les actions des intervenants et intervenantes en paternité et mieux informer les pères sur les pratiques qui favorisent un plus grand sentiment de satisfaction parentale.

« Cette étude aborde en profondeur une grande variété d’aspects liés à l’expérience de la paternité. Elle permet de mieux circonscrire plusieurs phénomènes déjà connus de la communauté scientifique, mais pour lesquels très peu de données québécoises étaient disponibles », précise M. Lacharité.

Les faits saillants de l’étude

  • De façon générale, les pères se déclarent très satisfaits de leur expérience en lien avec la paternité. Celle-ci leur procure davantage de fierté et de satisfaction que de plaisir, et ils semblent généralement plus motivés par le résultat (voir les enfants réussir, apprendre des choses, se développer), que par le processus (aimer, donner des soins, faire des activités).
    • Derrière ces résultats globalement positifs, le sondage révèle toutefois que différentes situations particulières peuvent affecter négativement l’expérience de la paternité : séparation, immigration, précarité économique, appartenance à un groupe linguistique minoritaire, présence d’enfants à besoins particuliers.
  • Si l’adaptation au rôle de père se fait plutôt facilement et rapidement pour la majorité d’entre eux, la gestion du temps et l’entretien de la relation de couple demeurent des préoccupations constantes.
  • Les pères s’estiment généralement compétents. Ils revendiquent une meilleure reconnaissance du rôle de père et estiment pouvoir apporter une approche distinctive de celle de la mère, particulièrement en ce qui concerne la façon d’intervenir dans des situations particulières, la façon d’organiser la vie familiale, le choix des activités et même la façon de discipliner les enfants. La coparentalité demeure une valeur fondamentale, même s’il survient parfois des désaccords au sein des couples et que les pères ne sentent pas toujours valorisés par l’autre conjoint.
  • Sans parler d’isolement, les hommes sont clairement plus discrets dans le réseautage ou la communication liés à leur rôle de père. Ainsi, ils n’ont que très peu le réflexe de se définir comme tel dans l’espace public, pas plus que de rechercher activement la fréquentation d’autres pères.

Quelques données-clés

  • 98% des pères qualifient leur expérience parentale de « très positive » (69 %) ou « plutôt positive » (29 %)
  • Le sentiment de fierté est celui que la paternité leur procure avec le plus d’intensité. Appelés à évaluer différents sentiments sur une échelle de 5 points, les pères donnent une note moyenne de 4,7 pour la « fierté », 4,5 pour la « satisfaction », 4,1 pour le « plaisir » et 3,1 pour le « stress ou l’anxiété ».
  • Voir leurs enfants grandir (65%) et voir leurs enfants réussir à relever des défis (56%) sont les situations qui procurent le plus de satisfaction aux pères. Celles-ci devancent le fait de répondre aux besoins des enfants (39%), donner ou recevoir de l’amour (36%) ou encore jouer ou faire des activités en famille (29%)
  • La gestion du temps est l’élément le plus difficile dans le quotidien des pères, autant pour pouvoir s’acquitter de toutes leurs obligations (38%) que pour leur couple (38%).
  • Si 90% des pères disent se sentir à l’aise dans leur rôle de père et que 87% estiment avoir toutes les habiletés nécessaires pour être un bon parent, près d’un père sur deux (44%) confie trouver difficile de savoir s’il agit correctement avec ses enfants.
  • Les deux périodes du développement des enfants jugées les plus difficiles par les pères sont les trois premiers mois suivant la naissance (35% qualifient cette période de plutôt ou très difficile), ainsi que l’adolescence (37%). À titre de comparaison, les périodes entre les deux sont jugées plutôt ou très difficiles par une proportion de pères variant entre 17% et 25%.
  • 53% estiment que l’implication du père n’est pas valorisée au même titre que celle de la mère.
  • 92 % des pères jugent « très important » (65 %) ou « plutôt important » (27 %) de faire équipe avec l’autre parent pour s’occuper des enfants.
  • S’ils estiment pour la plupart que leur façon d’exercer leur rôle parental est plutôt semblable à celle de la mère, la discipline des enfants est l’aspect où l’on note la proportion la plus importante de pères qui affirment que leur approche est différente (36%).
  • Un père sur trois (32%) indique ne pouvoir compter que rarement ou jamais sur de l’aide de la part de leurs propres parents.
  • Plus de la moitié des pères (51%) disent n’avoir peu ou pas de discussions avec d’autres pères, ni faire des activités père-enfant en compagne d’autres pères (52%).
  • Un père sur trois (35%) a un enfant qui présente des besoins particuliers, les plus fréquents étant l’hyperactivité ou les troubles d’attention (18%), les troubles anxieux (10%) et les troubles de langage (10%).

 

Pour en savoir plus sur l’étude

 

Contact aux médias

Christian Bélanger
Agent de communication
Courriel : [email protected]
Cellulaire : (438) 933-0545

 


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