Les pères subissent plus fortement les impacts de la COVID-19 que l’ensemble des hommes

Une analyse réalisée à partir d’un échantillon de 622 pères tiré d’un sondage effectué auprès de 2 740 hommes québécois en janvier 2021, soit au plus fort de la deuxième vague de Covid-19, démontre que les pères ont ressenti les impacts négatifs de la pandémie sur leur vie quotidienne dans une proportion plus élevée que l’ensemble des hommes.

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Selon les constats effectués par le sociologue Jacques Roy, chercheur au Pôle d’expertise et de recherche en santé et bien-être des hommes (PERSBEH), près d’un père sur deux (47%) qualifie de difficile son adaptation aux changements occasionnés par la pandémie, comparativement à 41 % pour l’ensemble des hommes. De même, 70% rapportent un impact négatif de la pandémie sur leur vie quotidienne, dont 17% qui considèrent que l’impact fut très négatif, comparativement à 13% pour l’ensemble des hommes.

 

L’impact sur la vie sociale semble particulièrement important : 82% rapportent un impact négatif à cet égard. Par ailleurs, 32% des pères en couple indiquent vivre davantage de tensions et de conflits dans leur couple depuis le début de la pandémie, tandis que cette proportion s’établit à 22% pour l’ensemble des hommes.

 

Des préoccupations à l’égard des enfants

La majorité des pères interrogés dans ce sondage indiquent que la pandémie amène son lot de préoccupations en ce qui concerne leurs enfants : 74% se disent préoccupés par leur vie sociale (dont 34% sont « beaucoup préoccupés), 70% par leur bien-être psychologique, 69% par le risque de transmission de la COVID-19 par leurs enfants, 61% pour leur réussite scolaire (dont 33% sont « très préoccupés ») et 61% pour le temps qu’ils passent sur internet ou les réseaux sociaux.

 

La santé mentale des jeunes pères mise à l’épreuve

Environ un père sur sept (16%) pourrait souffrir de détresse psychologique selon l’indice de détresse psychologique, un indicateur-clé de l’état de santé mentale. Si cette proportion est similaire à celle de l’ensemble des hommes (14%), sur ce plan, il existe une fracture générationnelle importante. Le quart (25 %) des jeunes pères de 18 à 34 ans ont un indice de détresse psychologique élevé, comparativement à 12 % pour les pères de 35 ans et plus, soit le double en proportion. Par ailleurs, près de de la moitié des pères (47%) rapportent que leur santé mentale s’est détériorée pendant la pandémie.

 

L’importance d’adapter les services aux réalités paternelles

« La pandémie semble avoir exacerbé les difficultés vécues chez les pères, davantage que pour l’ensemble des hommes selon les indicateurs considérés. Dans le contexte d’une adaptation difficile à la pandémie, les pères demeurent préoccupés par leurs enfants selon les résultats du sondage, tant sur le plan de leur vie sociale et de leur bien-être psychologique qu’à celui de leur réussite scolaire », analyse le sociologue Jacques Roy.

 

Selon Raymond Villeneuve, directeur général du Regroupement pour la Valorisation de la Paternité et partenaire de l’étude, un constat important s’impose quant à la nécessité d’adapter les services aux réalités paternelles. « Il est essentiel d’intégrer les réalités paternelles dans l’offre de services pour les hommes parce que cela peut constituer un facteur de vulnérabilité additionnel important. La pandémie a accru encore davantage cette vulnérabilité et les pères les plus jeunes sont les plus vulnérables », a-t-il commenté.

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