Une plus grande détresse psychologique chez les pères ayant des enfants à besoin particulier

Étude réalisée à partir des données d’un sondage SOM réalisé en mars 2022

POPULATION CIBLÉE PAR LE SONDAGE

Pères québécois d’enfants ayant déjà été aux prises avec un ou des problèmes comme une incapacité physique ou un problème de santé chronique, un retard de développement global, un trouble de langage ou de la parole, un trouble de déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité, un trouble anxieux ou dépressif, un handicap physique ou sensoriel ou un trouble du comportement.

ÉCHANTILLONAGE

907

Pères québécois

Le 16 février 2023, dans le cadre de la 17e Su-Père Conférence présentée à l’Hôtel Universel de Montréal, M. Carl Lacharité, professeur à l’Université du Québec à Trois-Rivières, dévoilait les résultats de cette étude montrant que les pères d’enfants ayant des besoins particuliers connaissent un parcours jalonné de difficultés qui rend plus compliqué l’exercice du rôle de parent. L’étude révèle un taux de détresse psychologique significativement plus élevé chez ces pères, comparativement à l’ensemble des pères québécois.

Ces constats sont issus d’une enquête réalisée par SOM en mars 2022 pour le compte du Regroupement pour la Valorisation de la Paternité (RVP), auprès d’un échantillon de 907 pères québécois d’enfants ayant déjà été aux prises avec un ou des problèmes comme une incapacité physique ou un problème de santé chronique, un retard de développement global, un trouble de langage ou de la parole, un trouble de déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité, un trouble anxieux ou dépressif, un handicap physique ou sensoriel ou un trouble du comportement.

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Des problèmes plus difficiles à résoudre

L’enquête, l’une des plus vastes du genre jamais réalisée auprès des pères québécois, décortique une variété de déterminants de la vulnérabilité. Pour les pères d’enfants à besoins particuliers, comparativement à l’ensemble des pères, l’aiguille oscille à la hausse sur pratiquement tous ces indicateurs, suggérant un parcours plus difficile.

Cela se reflète entre autres dans une confiance parentale moins grande et une difficulté accrue, pour ces pères, à résoudre les problèmes liés à l’éducation de leurs enfants. Dans l’ensemble, 39 % des pères ayant des enfants à besoins particuliers mentionnent cet enjeu, comparativement à 28 % chez l’ensemble des pères.

Leur relation coparentale semble aussi être davantage mise au défi, les taux d’insatisfaction allant de 19 % à 23 % selon les dimensions de la coparentalité, alors qu’ils varient entre 13 % et 18 % chez l’ensemble des pères. En outre, ces pères rapportent bénéficier d’un moins bon soutien de leur entourage.

des pères ayant des enfants à besoins particuliers rapportent avoir une confiance parentale moins grande et une difficulté accrue à résoudre les problèmes liés à l’éducation de leurs enfants.

des pères québécois en général rapportant avoir une confiance parentale moins grande et une difficulté accrue à résoudre les problèmes liés à l’éducation de leurs enfants.

« Les données nous suggèrent qu’avoir des enfants à besoins particuliers complique l’exercice du rôle de parent pour ces pères, et cela se répercute non seulement sur leur sentiment de confiance personnel en tant que parent, mais également sur la qualité de leur relation avec leur coparent et même leur entourage. Avec, pour conséquence, un plus grand risque de détresse psychologique et une résilience plus faible », explique le professeur Carl Lacharité (UQTR), qui a assuré la direction scientifique de l’étude.

Mieux connaitre leurs réalités pour mieux les soutenir

Rare éclairage positif de l’enquête, les pères d’enfants à besoins particuliers semblent plus proches du dispositif de services psychosociaux. Le taux de consultation au cours de la dernière année s’élève à 21 %, comparativement à 14 % parmi l’ensemble des pères. Cela constitue une opportunité de resserrer le filet de protection autour d’eux, encore là faut-il que le dispositif de services soit sensible à leur réalité souligne Carl Lacharité.

des pères d’enfants à besoins particuliers semblent plus proches du dispositif de services psychosociaux

des pères québécois en général qui sont plus proches du dispositif de services psychosociaux

« Il semble clair que ces pères ont besoin d’être davantage soutenus afin de pouvoir résoudre plus facilement les difficultés qu’ils rencontrent et pour favoriser une plus grande résilience chez eux. Cela renforce l’importance, comme le fait cette étude, de mieux documenter leurs réalités, car on possède très peu de données sur ces pères. Ces connaissances sont un préalable essentiel à l’adaptation des pratiques dans les milieux d’intervention », affirme le chercheur.

Quelques données clés de l’étude

« Les données nous suggèrent qu’avoir des enfants à besoins particuliers complique l’exercice du rôle de parent pour ces pères, et cela se répercute non seulement sur leur sentiment de confiance personnel en tant que parent, mais également sur la qualité de leur relation avec leur coparent et même leur entourage. Avec, pour conséquence, un plus grand risque de détresse psychologique et une résilience plus faible », explique le professeur Carl Lacharité (UQTR), qui a assuré la direction scientifique de l’étude.

Des pères d’enfants à besoins particuliers présentent un indice de détresse psychologique élevée

De l’ensemble des pères présentent un indice de détresse psychologique élevée

Écart de pourcentage

+31%

Des pères d’enfants à besoins particuliers ont eu des idéations suicidaires au cours de la dernière année

De l’ensemble des pères ont eu des idéations suicidaires au cours de la dernière année

Écart de pourcentage

+57%

Des pères d’enfants à besoins particuliers ont un indice de résilience faible

De l’ensemble des pères ont un indice de résilience faible

Écart de pourcentage

+29%

Manque de confiance

Des pères d’enfants à besoins particuliers éprouvent des difficultés à résoudre les problèmes en lien avec leur enfant

De l’ensemble des pères éprouvent des difficultés à résoudre les problèmes en lien avec leur enfant

Écart de pourcentage

+39%

Des pères d’enfants à besoins particuliers ne croient pas qu’ils seraient un bon exemple de parent pour un nouveau père

De l’ensemble des pères ne croient pas qu’ils seraient un bon exemple de parent pour un nouveau père

Écart de pourcentage

+36%

Des pères d’enfants à besoins particuliers ne croient pas posséder toutes les habiletés nécessaires à l’exercice de leur rôle de parent.

De l’ensemble des pères ne croient pas posséder toutes les habiletés nécessaires à l’exercice de leur rôle de parent.

Écart de pourcentage

+33%

Des pères d’enfants à besoins particuliers pensent que l’éducation qu’ils donnent n’est pas à la hauteur de leurs propres exigences.

De l’ensemble des pères pensent que l’éducation qu’ils donnent n’est pas à la hauteur de leurs propres exigences.

Écart de pourcentage

+33%

Des pères d’enfants à besoins particuliers ne se sentent pas tout à fait à l’aise dans leur rôle de parent.

De l’ensemble des pères ne se sentent pas tout à fait à l’aise dans leur rôle de parent.

Écart de pourcentage

+57%

Relation coparentale insatisfaisante

Des pères d’enfants à besoins particuliers sont très insatisfaits de leur relation coparentale en général.

De l’ensemble des pères sont très insatisfaits de leur relation coparentale en général.

Écart de pourcentage

+46%

Des pères d’enfants à besoins particuliers sont très insatisfaits de la qualité des communications avec leur coparent.

De l’ensemble des pères sont très insatisfaits de la qualité des communications avec leur coparent.

Écart de pourcentage

+44%

Des pères d’enfants à besoins particuliers ne se sentent pas valorisé dans leur rôle par leur coparent.

De l’ensemble des pères ne se sentent pas valorisé dans leur rôle par leur coparent.

Écart de pourcentage

+28%

Des pères d’enfants à besoins particuliers se disent très insatisfaits du partage des tâches avec leur coparent.

De l’ensemble des pères se disent très insatisfaits du partage des tâches avec leur coparent.

Écart de pourcentage

+50%

Des pères d’enfants à besoins particuliers n’ont pas le sentiment de partager une vision commune de l’éducation avec leur coparent.

De l’ensemble des pères n’ont pas le sentiment de partager une vision commune de l’éducation avec leur coparent.

Écart de pourcentage

+43%

Aide de l’entourage

Des pères d’enfants à besoins particuliers reçoivent rarement ou jamais de l’aide de leurs parents.

De l’ensemble des pères reçoivent rarement ou jamais de l’aide de leurs parents.

Écart de pourcentage

+12%

Des pères d’enfants à besoins particuliers reçoivent rarement ou jamais de l’aide de leurs beaux-parents.

De l’ensemble des pères reçoivent rarement ou jamais de l’aide de leurs beaux-parents.

Écart de pourcentage

+11%

Des pères d’enfants à besoins particuliers reçoivent rarement ou jamais de l’aide des autres membres de la famille.

De l’ensemble des pères reçoivent rarement ou jamais de l’aide des autres membres de la famille.

Écart de pourcentage

+7%

Des pères d’enfants à besoins particuliers reçoivent rarement ou jamais de l’aide de leurs amis.

De l’ensemble des pères reçoivent rarement ou jamais de l’aide de leurs amis.

Écart de pourcentage

+7%

Consultation des ressources d’aide psychosociale

Des pères d’enfants à besoins particuliers ont consulté une ressource dans la dernière année.

De l’ensemble des pères ont consulté une ressource dans la dernière année.

Écart de pourcentage

+50%

Des pères d’enfants à besoins particuliers sauraient où se tourner en cas de problème personnel.

De l’ensemble des pères sauraient où se tourner en cas de problème personnel.

Écart de pourcentage

+3%

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